top of page
Rechercher

Bien-être & mal-être de nos chevaux

Un poney qui vous fuit quand vous arrivez dans son pré ? Qui montre les fesses à sa porte de box ? Qui fait des caprices sur le chemin du travail ? Pourtant poney est en pleine forme selon les professionnels de la santé, alors qu’est-ce qui cloche …


Observez d’un peu plus près votre poney, ce sont des signes très indicateurs qui pose une grande interrogation (et souvent remise en question) autour des activités que l’on propose notre compagnon à sabots : son bien-être et son intérêt. En passant du temps à pieds plutôt qu’à cheval, vous trouverez de multiples clés pour remettre en question votre pratique et proposer à loulou des prés un cadre de bien être dans son quotidien.


Le bien-être c’est quoi ?

Comme pour nous, humain, notre cheval possède deux types de bien-être : physique et moral/mental. D’ailleurs c’est un subtil mélange de ces deux catégories car si on est mal dans son corps, on n’est pas bien moralement et inversement. On a déjà tous connu une situation similaire.


Votre cheval a besoin de plusieurs facteurs indispensables pour être dans un bien-être général :

  • avoir un environnement sain avec suffisant à manger (à volonté dans l’idéal) et à boire.

  • avoir un espace permettant de vivre dehors, pouvoir bouger au gré de sa volonté mais aussi un abri (naturel ou artificiel) pour se protéger des intempéries.

  • avoir des congénères, le contact et la vie avec des copains est primordial pour son équilibre.

  • avoir un bon état corporel, sans blessure importante.

Pour résumé : une vie dehors avec des copains, un abri, des repas/eau et une surveillance de son état corporel pour adapter les rations ou autres si le besoin s’en fait sentir. Mais ce n’est pas tout. La plupart des chevaux sont travaillés plus au moins intensivement, pour du loisir ou de la compétition, c’est un facteur à prendre en compte dans son bien-être puisque la manière dont votre cheval va être travaillé influence directement son physique (évolution du physique, possible douleurs, courbatures …) et son moral (exercice trop compliqué, trop intense …). Voici donc le dernier point important dans le bien-être d’un cheval :

  • avoir un travail adapté son physique et son mental, le faire évoluer en même temps qu’évolue ses besoins, trouver un équilibre dans le travail pour obtenir un cheval relâché, détendu et qui est motivé, curieux des exercices qu’on lui offre.

Bien-être poney et cavalier, pour un équilibre parfait

Repérer le mal-être 

On ne cessera jamais de le dire mais chaque cheval est différent avec sa propre personnalité, ses propres envies et préférences. Chacun de mes trois garçons possède des besoins différents, des habitudes différentes, des petites manies, des routines préférées mais aussi des peurs, des réactions différentes. Ce sont toutes ces petites choses qui donnent des signes, pas toujours évident, sur l’état moral et physique de votre cheval.

Le mal-être se caractérise par des besoins essentiels du cheval qui ne sont correctement comblés voir pas du tout, des situations stressantes ou matériel inadapté. De nombreux critères peuvent être la source d’un mal être chez nos chevaux :

  • avoir une mauvaise santé : poil piqué, regard terne, sabots en mauvais état, parasites, manque d’état, grosse blessure …

  • avoir une augmentation du stress avec des répercutions physiques (perte de poids, ulcères, agressivités, tic, dépression ...)

  • avoir un environnement inadapté, insalubre sans contact avec des copains.

  • avoir une activité inadaptée et trop difficile.


Pour résumé : tout les facteurs opposés au bien-être. N’ayant pas la possibilité de vous parler verbalement pour aborder son mal-être, votre cheval va l’exprimer via son langage corporel (plus ou moins violement). Cette étape est difficile si l’on ne prend pas le temps de l’observer pour comprendre ce qu’il cherche à nous dire, il peut en résulter des incompréhensions de communication jusqu’aux comportements négatifs inculqués par le cavalier via ce manque de compréhension, d’où l’importance d’être encadré quand on ne sait pas « parler » avec son cheval.


Le pansage : activité 100% bien-être

Avant une séance ou simple moment de détente à deux, le pansage est un moment idéal pour procurer un maximum de bien-être à nos chevaux. Pourtant beaucoup de cavaliers négligent cette étape très importante pour la relation avec notre compagnon voire son réveil/échauffement avant un travail. Un bon pansage c’est au minimum 30 à 45 minutes (sans la mise en place de l’équipement !). Dans notre équitation, nous ne sommes pas assez sensibilisés à ce moment qui devient souvent mécanique, rapide. D’ailleurs selon une étude de l’Institut français du cheval et de l’équitation, 50% des chevaux communiquent des signes d’inconfort lors de ce moment privilégié.


comment reconnaître des signes de bien-être au pansage ?


Un seul mot, observation. C’est bizarre mais avec les chevaux on retrouve très souvent ce moment, cette action peu faite par de nombreux cavaliers. Un cheval tranquille à l’attache, les yeux mi-clos, respirant calmement avec une lèvre inférieure qui pendouille est un cheval qui profite pleinement de son pansage et qui se détend. Observer n’importe quel petit signe, une oreille qui bouge, un regard qu’il vous lance, tout est à prendre pour adapter au mieux ce moment précieux et le rendre encore plus plaisant, votre cheval finira même par vous réclamer des petites attentions comme Gamin qui me quémande régulièrement des calins en lui tenant la tête ou des bisous. Essayer de reproduire le grooming entre congénères avec lui en cherchant les points sensibles pour les gratouilles comme la base garrot, moment important du grooming avec un copain pour cheval. Profitez de ce moment privilégié pour améliorer votre relation, poser une base de respect, de sécurité, de coopération mais aussi de performance car un cheval sait parfaitement donner à un cavalier qui lui donne beaucoup. Observer le sans relâche et questionnez-vous pour améliorer ce moment d’intimité et déceler d’éventuels petites douleurs ou bobos, vous verrez que votre cheval va parfaitement savoir vous parlez si vous l’écoutez.


Par exemple, un matin au pansage avec Gamin, j’ai rencontré une difficulté lors du curage des sabots. Habituellement le simple fait de me pencher et tendre la main lui fait lever le sabot concerné, or ce matin là impossible d’obtenir l’antérieur droit, même en forçant un peu. Si mon cheval fait cela, c’est pour une raison, il ne le fait pas pour m’embêter. J’ai envoyé un petit message à mon ostéo pour lui demander son avis, elle me demande d’essayer après une séance de travail. Je m’exécute et redemande une fois notre séance terminée, mon cheval est réticent mais il me donne son sabot. Le lendemain, de nouveau un refus de donner ce même sabot, la raison devient évidente : il a un nerf coincé mais une fois travaillé, les muscles sont plus chauds donc plus facile pour lui de faire le mouvement, avant le boulot les muscles sont froids donc difficile voire impossible pour lui de me donnant le sabot. Une visite d’ostéo plus tard et quelques muscles manipulés, mon cheval me donnait à nouveau l’antérieur juste en me voyant m’approcher. Maintenant mon cheval n’hésite même plus à me montrer s’il a quelque chose quelque part avec son nez par exemple.

Curiosité intense du manche de pinceau orange. Une carotte ?


Objectif bien-être au travail !

Les études des signes de bien-être du cheval au travail en sont à leur début où le bien-être est analysé comme l’absence de signes associés au mal-être. Quels sont les signes de mal-être ?

  • la douleur et l’inconfort : irrégularité de locomotion, boiteries ou raideurs (d’où l’importance d’un bon pansage et d’une bonne détente pour repérer et solutionner ces soucis)

  • la peur et le stress : agitation, tension du cheval, ronflement, blanc de l’œil visible, mouvement de tête, cris …

  • l’évitement ou la frustration : manque de nourriture ou de contact avec des congénères, tics, évitement ou refus d’un mouvement au pansage (cf mon exemple au pansage avec Gamin) ou au travail (un cheval qui refuse d’engager ou de se placer).

Bien évidemment, ils sont tous connectés les uns aux autres puisque l’évitement peut signaler une douleur ou inconfort pouvant aller jusqu’à provoquer une peur du mouvement par exemple.


Il y a quand même quelques autres pistes sur le bien-être au travail comme la mastication du cheval. Un cheval qui mâchouille serait un signe de décontraction quand il est associé à une salivation MAIS (attention) un cheval qui est en stress intense peut également mâchouiller son mors pour décompresser. A réfléchir … Le mieux reste d’observer son cheval et d’être attentif à ce qui peut lui convenir.

Instant détente et caresse au premier galop

Transformer le travail en bien-être


L’étude de Fureix en 2017 a montré que la plupart des chevaux exprimant un mal-être au travail (agressivité, refus de travailler …) étaient simplement pas bien dans leurs sabots avec comme principal soucis un mal de dos. Donc avant toute chose, un cheval bien au travail est un cheval qui est bien suivi par une équipe de professionnel compétant au moins une fois dans l’année pour les vétérinaires, dentistes, ostéopathes et plus régulièrement pour les maréchaux/podologue bien sûr. La douleur au travail s’est également un souci récurrent de matériel inadapté qui engendre des points de pressions sur le physique du cheval donc de la douleur et de l’inconfort. Pour être sûr d’avoir un matériel parfaitement adapté, le mieux est d’être entouré de professionnel comme un saddle fitter pour la selle, élément crucial dans le travail de nos chevaux. Vérifiez la taille de votre mors, couverture, protection, réglez correctement vos cuirs, ne les serrez pas à outrance car plutôt car fermez la bouche du cheval c’est dire au revoir à sa décontraction au travail et avoir un cheval tendu.


Côté exercice, variez les plaisirs ! Sortez en extérieur, sauter de temps en temps sans trop d’objectif, dressez en extérieur avec une petite épaule en dedans sur un chemin, travaillez à pieds en liberté et surtout laissez-lui du temps avec vous sans réel travail derrière. Présentez lui des choses différentes régulièrement, confrontez le à de nouvelles situations pour diversifiez son travail et titiller sa curiosité. Profitez de quelques instants ensemble sans forcément devoir passer par la case travail à chaque fois. Un cheval bien dans ses sabots est un vrai travail réfléchi et adapté avec comme mots clés : observation, remise en question et relation.


Enjoy your ride !

Julie

2 commentaires

2 commentaires


lulu.mailito
16 août 2022

Cet article ma fait réfléchir a plein de chose et j'ai adorer ton exemple avec Gamin😍. mais une dernière question me trotte dans la tête. Je suis cavalière de club et chaque semaine j'ai l'habitude de cotoyer différentes personnalités et certaine personne me dise "montre a ton cheval que c'est toi le chef" ou "mais non, quand tu le sors de son box et qu'il t'arrache la longe des mains pour aller brouter il faut que tu laisse faire pour qu'il t'apprécie"et a chaque fois que je pose la question "comment je dois être avec mon cheval a des cavaliers plus compétent on me dis "fais un mélange des 2". Alors en reprise quand au lieux de tourner a droite…

J'aime

lololi
09 avr. 2020

Je suis ta plus grande fan , Julie

J'aime
bottom of page